Alfredo Arias
Entretiens avec Hervé Pons
Sortie le 20 mars 2008 aux Editions du Rocher
La recherche d’Alfredo Arias, entre Argentine et France, est extrêmement singulière. L’auteur, metteur en scène internationalement reconnu, célébré comme un maître dans les grandes capitales européennes, conserve un brin de folie qui le place en marge des courants et des modes. Pris entre deux continents, il marche sur le fil d’un langage perpétuellement réinventé.
Alfredo Arias et quelques compagnons de route fuyant la censure politique argentine arrivèrent en France à la fin des années 60, après un passage éclatant par New-York. Ils suscitèrent un vif intérêt à Paris, notamment avec la mise en scène d’Eva Peron de Copi…
Alfredo Arias et le Groupe TSE, invités au Théâtre National de Chaillot puis dans d’autres prestigieux théâtres, créèrent plusieurs spectacles qui marquèrent les esprits, tant ils imposaient un langage théâtral nouveau, mêlant danse, théâtre, musique et dialogues poétiques. Bien qu’il ait abordé le répertoire classique alors qu’il était directeur du Centre Dramatique National d’Aubervilliers, ce sont sans doute ses créations originales qui caractérisent le mieux son œuvre. Parmi elles, on citera évidemment la revue Mortadela, Molière 1992 du meilleur spectacle musical.
L’univers d’Alfredo Arias trouve une unité rapidement identifiable et rencontre l’adhésion d’un très large public, car son monde est dominé par la féerie, le rêve et l’humour. Son œuvre est aussi érudite, sophistiquée et séduisante, qu’elle est profonde, puisant dans une enfance hors du commun des ressources infinies.
Alfredo Arias, qui est également réalisateur de cinéma et metteur en scène d’opéras, s’est toujours entouré d’artistes, écrivains, plasticiens, musiciens ou comédiens, comme Copi, René de Ceccatty, Chantal Thomas, Marilu Marini, Roberto Plate, Facundo et Marucha Bo…
Variations autour du langage, ces six entretiens, «Le miracle de la langue», «Une Parole en contre», «La Révélation du langage», «La Perte du langage», «L’Écriture accompagnée», «Le Langage retrouvé», parcourent une vie et une œuvre tendues entre deux cultures, trouvant dans un passé éclaté des bribes d’identité afin de reconstituer une langue à soi, reflétant de ses mille miroitements les rires et les souffrances de l’enfance, les quêtes adolescentes, la cécité de l’exil, la liberté retrouvée, les peurs et les élans, l’art et la poésie.
Né à Buenos Aires, Alfredo Arias est metteur en scène et dramaturge. Il s’installe à Paris en 1970 et dirige le Centre Dramatique National d’Aubervilliers de 1985 à 1991. Il présente en 2006 au festival versaillais des « Fêtes de Nuit » Les Noces de l’Enfant Roi, spectacle qu’il a créé et mis en scène. Il s’entoure de nombreux collaborateurs, par exemple Chantal Thomas, Les Rita Mitsouko et le scénographe argentin Roberto Plate.
Il vient de mettre en scène deux créations théâtrales à Paris : « Divino Amore » au Théâtre du Rond-Point et « l’Ile Flottante » au Théâtre National de Chaillot.